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des milieux aquatiques
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Eau et activités économiques - Zoom sur les rejets de quelques secteurs industriels

Zoom sur les rejets de quelques secteurs industriels

Sur le bassin Adour-Garonne, bassin à dominante plutôt rurale, les gros secteurs industriels sont l’agroalimentaire, les papeteries, le traitement de surface et le textile. Certains centres industriels (Graulhet, Millau, Castres, Mazamet), très actifs après la seconde guerre mondiale, ont périclité : seules quelques entreprises restent actives. Les plus importants secteurs industriels ont été les premiers sur lesquels les efforts de dépollution ont porté.

Agroalimentaire : des efforts de dépollution à finaliser

L’industrie agroalimentaire reste l’activité prépondérante d’Adour-Garonne en termes de rejets organiques, azotés et phosphorés : 36 % des rejets nets en DBO5 (18% sur la DCO) par les industries non raccordées à un réseau d’assainissement communal, et 60 % des rejets en matières oxydables par les industries raccordées à un réseau d’assainissement communal.

Depuis 1971, la pollution de cette branche d’activité a été divisée par deux alors que la production a augmenté :

  • les laiteries fromagères ont mis en place des technologies propres et leurs ouvrages d’épuration abattent plus de 90 % de la pollution
  • les abattoirs sont pour la plupart raccordés à des réseaux d’assainissement communaux et ne disposent que de prétraitements. Au cours de ces dernières années, ils ont procédé à l’amélioration de la récupération du sang et ont mis aux normes leurs unités d’abattage.
  • les conserveries de légumes (notamment des unités de production de maïs doux) sont toutes pourvues de systèmes d’épuration avec des rendements performants (95 %) en dépit d’effluents particulièrement concentrés.
  • les distilleries, à l’origine d’une très forte pollution, ont depuis 1971 entrepris des travaux de traitement des vinasses. Deux unités de traitement, équipées de méthaniseurs pour améliorer le traitement, centralisent des vinasses (REVICO pour le Cognac et Distillerie des Grands Crus pour l'Armagnac).
  • 8 000 chais particuliers et une centaine de caves coopératives,  avec 6 000 chais particuliers et plus de 50 caves coopératives sont sur le département de la Gironde. La signature d’accords cadres avec la profession a permis d’accompagner la mise aux normes des caves vinicoles et d’atteindre des niveaux d’équipements très satisfaisants.

Industries papetières : 68% dépollués

La quarantaine d’établissements “redevables” de l’Agence de l’eau sont à l’origine de pollutions importantes, notamment en matières oxydables (63% des rejets industriels en DCO et 47% des rejets en DBO5) et en matières en suspension (47 % de rejets MES industriels 2010).

Ces établissements ont réalisé, en particulier à partir du début des années 90, de gros investissements, à la fois sur des procédés de fabrication moins polluants et sur le traitement de la pollution résiduelle.

Sur le plan réglementaire, ces établissements sont soumis à l’arrêté papetier dont les valeurs limites de rejet sont applicables depuis le 25 mai 2004 aux installations existantes.

Industries chimiques : les points noirs résorbés

L’Agence de l’eau a recensé 112 établissements dans cette branche, dont une vingtaine de sites importants, notamment en région Aquitaine.

Les activités très diversifiées (chimie de base, spécialités, industrie pharmaceutique, chimie des engrais, …) sont à l’origine de prélèvements d’eau importants (2e secteur après la production d’énergie) et de pollutions organiques et parfois toxiques.

L’industrie chimique a engagé très tôt des investissements dans le domaine de la protection de l’environnement. Aujourd’hui, les taux de dépollution observés pour les matières oxydables et les matières inhibitrices sont relativement satisfaisants, avec respectivement 77 % et 75 % pour les établissements non raccordés. La quasi-totalité des points noirs industriels liés à la chimie a été résorbée sur le plan des rejets chroniques.

La moitié des entreprises est raccordée à un réseau communal d’assainissement.

Les résultats de l’inventaire en cours des substances dangereuses pourraient conduire à des travaux pour réduire ou supprimer ces polluants spécifiques. Les risques de pollutions accidentelles revêtent par ailleurs une importance particulière pour cette industrie.

Industries mécaniques et traitement de surface

Environ 300 établissements répartis sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne sont recensés pour cette activité, essentiellement liée aux secteurs de l’aéronautique et de la défense.
Ils ont ont engagé au cours des années 80 de lourds investissements. Aujourd’hui, tous sont équipés d’ouvrages d’épuration (taux de dépollution de 96 % pour les matières inhibitrices et 86 % pour les métaux et métalloïdes).
Mais toute la pollution n’est pas encore traitée et les pollutions générées après épuration restent au premier rang des rejets industriels toxiques et métalliques quantifiés par l’Agence.

Les résultats de l’inventaire des substances dangereuses dans l’eau et le durcissement de la réglementation devraient conduire à une nouvelle dynamique d’investissements pour réduire, voire supprimer pour certains sites, tout rejet au milieu naturel. L’accent devrait également être mis sur les actions visant à prévenir ou limiter les risques de pollutions accidentelles.

Industries textiles : 80% de la pollution traitée

Cette activité regroupe des usines procédant à l’ennoblissement textile (apprêts et teintures) ainsi que les blanchisseries industrielles, soit près de 90 établissements.
Les teinturiers sont implantés à Lavelanet (09) dans les secteurs de Castres et de Mazamet (81) et dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

Avec l’aide de l’agence de l’eau, ces usines ont mis en place dès les années 80 des traitements collectifs ou autonomes de leurs rejets.On peut notamment citer la station de Lavelanet (rejets de l’ensemble des industriels et ceux des communes du Pays d’Olmes).
La plupart des établissements sont raccordés à des réseaux d’assainissement collectif communaux et l’on peut considérer que la pollution est traitée à hauteur de 80 % environ.
Toutefois, certains sites ne disposent pas encore d’ouvrages d’épuration ou ne sont pas raccordés sur des stations collectives d’épuration.

Les nombreux produits chimiques utilisés par ces entreprises (teintures, solvants…) pourraient par ailleurs avoir un impact sur les résultats de l’inventaire en cours des substances dangereuses dans l’eau.

Pour ce qui concerne les blanchisseries industrielles, principalement situées en secteur urbain (40 établissements), des prétraitements avant raccordement sur les stations communales pourraient être envisagés.

Réduire la pollution des chais girondins

L'Agence vient de signer avec les professionnels un accord-cadre (2013-2018) afin de relancer une dynamique de travaux de dépollution des chais girondins (sur 6000 chais, 27% disposent d'un système de traitement, prenant en charge 57% des effluents générés par cette activité).

Pour atteindre l'objectif européen de bon état des 2/3 des masses d'eau à l'horizon 2015, différents outils à destination des exploitations viticoles seront utilisés :

- des opérations d’animation/sensibilisation,

- des plans de contrôle réglementaire renforcés,

- des aides financières bonifiées (Agence, Conseil général, Conseil régional,…).